(Article repris du site "La nutrition.fr" - Juin 2011)
Pour la première fois, les chercheurs de l’Université d'Etat de l'Oregon ont montré que le sulforaphane, retrouvé dans les végétaux crucifères tels le brocoli, pouvait cibler spécifiquement et tuer les cellules cancéreuses sans altérer les cellules normales. Une découverte qui confirme les bénéfices et l’innocuité de ce composé.
Le sulforaphane est issu du métabolisme des glucosinolates, une autre famille de composés des légumes crucifères (chou, brocoli, navet, etc). Lorsque la plante est endommagée (lorsqu'on mange le brocoli), une enzyme convertit ces glucosinolates en sulforaphane et d'autres substances. Celles-ci ont des propriétés anti-cancer et anti-oxydantes selon de multiples mécanismes.
Les auteurs ont testé l’effet du sulforaphane sur différentes lignées cellulaires : cancéreuses ou normales. Les résultats montrent qu’une dose de 15 micromoles de sulforaphane entraîne un arrêt du développement des cellules cancéreuses ainsi que leur mort. Cependant, le sulforaphane n’est pas néfaste pour les cellules normales.
De très nombreuses études expérimentales et épidémiologiques ont trouvé que la consommation de crucifères diminue le risque de cancer ou ralentit la progression des tumeurs. Certains chercheurs comme le pionnier Paul Talalay pensent même que les études qui montrent un effet anticancer des légumes reflètent essentiellement la consommation de crucifères. Attention : la chaleur inactive en partie les glucosinolates et le sulforaphane.
Référence:
J.D. Clarke, A. Hsu, Z. Yu, R.H. Dashwood, E. Ho; Differential effects of sulforaphane on histone deacetylases, cell cycle arrest and apoptosis in normal prostate cells versus hyperplastic and cancerous prostate cells. Molecular Nutrition & Food Research, doi: 10.1002/mnfr.20100054.