Le lien entre pilule contraceptive et dépression

Dr. Mercola  (3 Novembre 2016)

Pilule depression

 

La pilule contraceptive est la forme de contraception la plus appréciée des femmes. Elle est adoptée par 16% d’entre elles, tandis qu’un peu plus de 7% des femmes seulement utilisent une forme de contraception réversible à action prolongée, comme le dispositif intra-utérin hormonal ou l’implant.

Ce que ces pilules, dispositifs et implants ont en commun, c’est que ce sont des contraceptions hormonales - ce qui signifie qu’elles contiennent ou libèrent des hormones synthétiques, comme des œstrogènes et de la progestine (une forme de progestérone), qui empêchent les grossesses de différentes façons.

Le problème est que ces hormones sexuelles affectent aussi l’humeur et d'autres processus biologiques, et leur manipulation artificielle peut entrainer de nombreuses conséquences indésirables dans votre organisme, dont certaines sont inconfortables et d'autres assez graves, altérant par exemple votre santé mentale.

La pilule contraceptive associée à la dépression

Des chercheurs de l’université de Copenhague, au Danemark, ont analysé les données de plus d'un million de femmes sur une période de 14 ans. Aucune des femmes, âgées de 15 à 34 ans, ne souffrait de dépression au début de l’étude.

Toutefois, les analyses ont montré qu’au bout de six mois, les femmes qui prenaient une pilule contraceptive avaient un risque plus élevé de 40% par rapport aux autres, de développer une dépression. Le risque était plus élevé chez les adolescentes.

L’utilisation de contraception hormonale était également associée avec l’utilisation subséquente d'antidépresseurs Les risques varient en fonction du type de contraception hormonale. Plus précisément, l’utilisation de : 

  • La pilule progestative entraine un taux d'utilisation d’antidépresseur 1,3 fois plus élevé
  • La pilule œstroprogestative entraine un taux 1,2 fois plus élevé
  • Le patch transdermique entraîne un taux 2 fois plus élevé
  • L'anneau vaginal entraîne un taux 1,5 fois plus élevé

Des rapports anecdotiques suggèrent que les contraceptifs hormonaux provoquent des changements d'humeur

Principal responsable de l'étude, le Dr. Øjvind Lidegaard, professeur à l’université de Copenhague au Danemark, à indiqué à CNN :

« Nous savons depuis des dizaines d'années que les œstrogènes et la progestérone, qui sont des hormones sexuelles, ont une influence sur l’humeur de nombreuses femmes.

Il n’est donc pas très surprenant que des hormones extérieures artificielles, qui agissent de la même façon et sur les mêmes centres que les hormones naturelles, puissent aussi influencer l’humeur des femmes ou même être responsables de dépressions. »

Et pourtant, même en sachant cela, de nombreux professionnels de santé refusent d'admettre que les contraceptifs hormonaux puissent être trop dangereux pour certaines femmes, en particulier celles qui ont déjà souffert de dépression dans le passé.

Bien que la validation scientifique ait apporté des résultats contradictoires, un rapport publié dans le magazine Oxford Medical Case Reports a décrit le cas de deux femmes qui avaient un passé dépressif et qui ont développé des symptômes dépressifs après avoir pris une contraception hormonale (pilule œstroprogestative, pilule progestative et anneau vaginal œstroprogestatif).

Cas rapportés de déclenchement rapproché de symptômes dépressifs après l'utilisation de contraceptifs hormonaux

Dans un premier cas, une femme de 31 ans a ressenti une amélioration progressive de ses symptômes dépressifs après avoir arrêté d'utiliser un anneau vaginal. Toutefois, « une aggravation soudaine et grave » est survenue rapidement après qu’elle ait commencé à utiliser une pilule œstroprogestative.

Environ un mois plus tard, elle a à nouveau constaté une aggravation des symptômes « presque simultanément au début d'un traitement par anneau vaginal œstroprogestatif ».

Les chercheurs ont déclaré :

« La contraception hormonale a de nouveau été interrompue, avec une nette amélioration subséquente des symptômes dépressifs. La patiente est restée stable, sans souffrir de dépression, pendant les [six] mois qui ont suivi. »

Dans le second cas, une femme de 33 ans a développé des symptômes dépressifs rapidement après avoir commencé à prendre une pilule progestative. Ses symptômes ont disparu complètement dans la semaine qui a suivi l'arrêt de la pilule. Les chercheurs ont conclu ce qui suit :

« Il convient d’être prudent en prescrivant une contraception hormonale aux femmes souffrant de dépression, car cela peut dans certains cas entraîner l'aggravation des symptômes dépressifs.

De même, il est nécessaire de tenir compte de l’utilisation antérieure d’une contraception hormonale chez les femmes qui développent une dépression, car l'arrêt de cette contraception peut dans certains cas suffire à traiter la dépression. »

 

Les contraceptifs hormonaux sont associés au glaucome et à d'autres risques pour la santé

Une étude a révélé que les femmes qui ont utilisé des contraceptifs hormonaux pendant plus de trois ans ont deux fois plus de risques de développer un glaucome, qui est l’une des principales causes de perte de vision et de cécité.

Les résultats sont si frappants que les chercheurs recommandent aux femmes qui prennent la pilule depuis au moins trois ans de subir un dépistage du glaucome et d’être suivies sérieusement par un ophtalmologiste.

Il peut sembler étonnant qu’une contraception puisse affecter votre vue, mais il est important de comprendre que la manipulation artificielle des hormones peut avoir des répercussions dans tout votre corps.

La plupart des pilules contraceptives, patchs, anneaux vaginaux et implants contiennent une combinaison de dérivés d'œstrogènes et de progestine.
Ils agissent en imitant ces hormones dans votre corps pour tromper votre système reproducteur qui va alors :

  • Empêcher vos ovaires de libérer des ovules
  • Épaissir la glaire cervicale pour empêcher le sperme de féconder un ovule
  • Amincir la muqueuse utérine, rendant difficile l’implantation d’un ovule qui aurait été fécondé

Votre appareil reproducteur n’est toutefois pas placé dans une bulle. Il est connecté à tous les autres systèmes de votre organisme et la contraception hormonale est donc en mesure d'altérer bien plus que votre fonction reproductrice.

D'après un rapport publié par le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), 30% des femmes ayant pris la pilule et presque la moitié de celles ayant utilisé une autre contraception hormonale ont arrêté leur traitement parce qu’elles n’en étaient pas satisfaites, généralement en raison de leurs effets secondaires. Voici certains des risques qu’elles engendrent pour la santé : 

 Pilule

 

La pilule peut tuer la libido 

Environ 15% des femmes sous contraception orale rapportent une baisse de leur libido, probablement parce qu’elle diminue le taux d’hormones sexuelles, notamment la testostérone. Une étude a même découvert que la globuline de liaison aux hormones sexuelles (MeSH), tueuse de libido, était présente en quantités sept fois plus importantes chez les femmes qui prenaient une contraception orale que chez celles qui n'avaient jamais pris la pilule.

Bien que le niveau de MeSH diminue chez les femmes qui arrêtent de prendre la pilule, il reste encore trois à quatre fois plus élevé que chez celles qui n’ont jamais pris de contraception orale, ce qui suggère que les contraceptifs oraux pourraient tuer la libido des femmes sur le long terme. Les chercheurs ont conclu ce qui suit :

« Les conséquences à long terme d’ordre sexuel, métabolique et sur la santé mentale pourraient être le résultat de l’augmentation chronique de MeSH [chez les femmes qui prennent, ou ont pris, un contraceptif oral]. »  

Les hormones synthétiques présentes dans l’eau potable pourraient augmenter le nombre de cancers chez les hommes 

Il n’y a pas que les femmes qui soient mises en danger par les hormones synthétiques contenues dans les contraceptifs hormonaux. L'analyse de données provenant de 100 pays a révélé que l’utilisation d’une contraception orale est associée au cancer de la prostate, qui pourrait être provoqué par l’exposition à des œstrogènes synthétiques excrétées par les femmes et qui se retrouvent dans le circuit d’eau potable.

Bien qu'il ait été soutenu qu’une faible quantité supplémentaire d'œstrogènes seulement soit excrétée par une femme utilisant cette forme de contraception, cette « faible quantité » s’ajoute à celle de millions de femmes, dont un grand nombre utilisent la pilule depuis très longtemps.

De plus, les œstrogènes synthétiques et la progestine ne se biodégradent pas rapidement et sont bien plus difficiles à éliminer au moyen des systèmes de purification d’eau conventionnels, ce qui entraîne une plus grande accumulation dans l'environnement.

Bien que cette étude n’aie pas mis en évidence un lien de cause à effet - c’est à dire qu’elle n'a pas prouvé que les œstrogènes provenant des contraceptions orales féminines, et présents dans l’environnement, provoquaient le cancer de la prostate chez l’homme - elle a trouvé une association significative entre les deux qui justifie de plus amples recherches, en particulier compte tenu du rôle bien établi des œstrogènes dans un grand nombre de cancers et de la prévalence de l’utilisation des contraceptions hormonales.

Des méthodes de contraception non-hormonales 

Les femmes et les hommes à la recherche de solutions de contraception réversibles non hormonales seront peut-être surpris de savoir qu’il en existe de nombreuses. Les professionnels de santé conventionnels orientent généralement leur patients vers les solutions hormonales courantes, mais elles sont loin d’être les seules disponibles.

Les méthodes barrières, qui fonctionnent en empêchant le sperme d'atteindre l’ovule, comprennent le diaphragme, la cape cervicale, l'éponge et les préservatifs masculins et féminins. Aucune de ces méthodes n’est totalement infaillible, et c’est pourquoi de nombreux couples les utilisent en combinaison avec des méthodes basées sur la connaissance de la fécondité.

La connaissance de la fécondité nécessite de savoir à quelle période du mois une femme est féconde, et d'éviter les rapports sexuels pendant cette période (et juste avant), ou d'utiliser une méthode barrière en cas de rapport pendant cette période.

Lorsqu’elle est utilisée systématiquement et correctement, la connaissance de la fécondité est très efficace pour éviter les grossesses ; moins d’une à cinq femmes sur cent tombe enceinte en utilisant la connaissance de la fécondité de cette façon. Pour déterminer leur période de fécondité, les femmes peuvent utiliser différentes méthodes, notamment la prise de température, la production de glaire cervicale, les indicateurs salivaires et la position du col de l’utérus.

De nombreuses femmes utilisent une combinaison de plusieurs méthodes, et il existe des tests d'ovulation dans le commerce qui peuvent être utilisés conjointement avec les autres méthodes. Aux États-Unis, 99% des femmes en âge de procréer ont utilisé au moins une méthode contraceptive à un moment de leur vie, 88% d’entre elles ayant choisi une méthode hormonale.

Mais vous serez peut-être soulagée d'apprendre que vous n’êtes pas obligée de subir les risques engendrés par la contraception hormonale, ou de supporter ses effets secondaires pour contrôler votre santé reproductive. Un professionnel de santé holistique expérimenté peut vous aider à choisir la méthode de contraception non-hormonale qui vous conviendra le mieux.