GINGEMBRE ET DYSMÉNORRHÉE

(Article repris du site NatureSciencesSanté) 14 Mars 2019

gingembre

Chez de jeunes étudiantes, le gingembre soulagerait les douleurs menstruelles avec une efficacité comparable à celle de l’ibuprofène.

Les douleurs menstruelles ou dysménorrhée sont caractérisées par des douleurs abdominales, des crampes ou des maux de dos liés aux règles. Elles sont considérées comme les plaintes menstruelles les plus fréquentes. Des données issues d’études de population indiquent une prévalence de 60 % chez les femmes en âge de procréer. Ces douleurs menstruelles peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie, affecter les performances scolaires, la productivité au travail ainsi que les relations sociales.

On pense que les douleurs menstruelles sont déclenchées par une hypersécrétion de prostaglandines endométriales en réponse à la chute de la progestérone au début des règles. Cela a pour conséquences d’augmenter les contractions utérines, l’hypoxie et la douleur ;

Le gingembre (Zingiber officinale Rosc.) est une épice très largement consommée. Il accompagne de nombreux plats et entre dans la composition de boisson, de sauces ou de pâtisseries. Il peut être consommé de multiples façons : frais et cru, râpé sur des plats cuisinés, en infusion, mariné au vinaigre, confit, sauté ou cuit. Il est également disponible en gélules, sous forme de poudre, dans des compléments alimentaires.

Les médecines chinoise et ayurvédique l’utilisent depuis des millénaires pour combattre les inflammations de toutes natures et tout un éventail de problèmes de santé. Depuis une vingtaine d’années, le gingembre est étudié par les scientifiques qui ont confirmé certaines de ses propriétés et, notamment, ses effets anti-inflammatoire et antioxydant. Le gingembre semble également avoir des propriétés analgésiques et aider à soulager les douleurs de la dysménorrhée et de l’arthrite ainsi que les douleurs musculosquelettiques. Plusieurs mécanismes ont été évoqués pour expliquer les propriétés analgésiques du gingembre. Il pourrait, entre autres, inhiber à la fois les enzymes lipoxygénase et cyclooxygénase. Cette double action aurait donc un effet anti-inflammatoire.

Une étude a comparé les effets de l’ibuprofène à ceux du gingembre sur les douleurs menstruelles. Cent-soixante-huit jeunes étudiantes âgées de 18 à 26 ans, souffrant de dysménorrhée ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes. Elles ont pris, pendant deux cycles, dès l’apparition des douleurs, toutes les six heures 200 mg d’ibuprofène ou 200 mg de gingembre.

La douleur a été mesurée une heure après la prise du traitement et 48 heures après. Les résultats indiquent que les deux traitements ont abaissé les douleurs menstruelles de façon similaire.

Rad HA et al., Effect of ginger and novafen on menstrual pain : a cross-over trial. Taïwanese Journal of Obstetrics & Gynecology, 2018 ; 57 : 806-809.